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Juste avant moi, il y avait TOTOR !

Suite du récit de Tintin, qui nous raconte la vie de son créateur, Hergé...

Suite du récit de Tintin, qui nous raconte la vie de son créateur, Hergé...

Bonjour les amis !

Milou a toujours eu la délicate attention, qu'ont d'ailleurs beaucoup de chiens bien élevés (lesquels chiens, eux...ne boivent JAMAIS d'alcool, n'est-ce pas Milou ! ) avoir la délicatesse, disais-je de m'apporter mon courrier. Et voilà que j'ai reçu, grâce à Milou, la lettre d'une petite fille, Bérengère, qui m'écrit : "Mon cher Tintin, pourquoi Hergé il s'est appelé Hergé ? C'est son vrai nom ? Moi je le trouve drôle. Merci Tintin. je te fais de gros bisous. Bérangère R."

Ma chère Bérangère R. je te remercie de ta gentille petite lettre. Tu sais, "Hergé" ce n'est pas moins drôle que "Tintin". Mais ce n'est pas le vrai nom de mon papa. Hergé s'appelait en réalité Georges Remi. C'est en prenant la première lettre de son nom Remi et la première lettre de son prénom Georges qu'il a formé le pseudonyme "Hergé" (R-G). Si tu avais un frère et que celui-ci (j'imagine) se prénommait Gustave, il pourrait ainsi signer ainsi son courrier : "Hergé", pour rire... Et sais-tu pourquoi le vrai Hergé a fait ça ? Il voulait devenir artiste-peintre et faire des tableaux qu'il signerait "Georges Remi". C'est pour faire mes aventures, qu'il signait "Hergé". Il n'a pas eu le temps de réaliser son rêve, avec l'énorme travail que j'allais lui donner par la suite...  Voilà, ma chère "Herbé", pardon Bérengère R. Tu ne m'en voudras pas, je pense, de cette plaisanterie.

Chers Tintinautes, vous savez que vous pouvez m'écrire, sur la boite électronique de ce blog. On va créer une catégorie consacré à cela, qu'on va nommer "Au Courrier" ou un autre titre du même genre.

Je reviens à Hergé. Au début, c'était difficile. ce n'était pas les quelques illustrations qu'on lui demandait pour orner un article ou décorer la couverture d'un livre, qui pouvait lui permettre de gagner décemment sa vie... En 1925, juste après avoir terminé ses études secondaires, Hergé doit travailler. Pour cela, il entre comme employé au service des abonnements, au journal Le XXème Siècle, qui se définissait comme "Journal Catholique de Doctrine et d'Information". A cette époque, en effet les chrétiens étaient des hommes de principes, désireux de se former par l'étude, pour défendre leur foi. En conséquence de leur engagement, ils étaient autant royalistes que catholiques et l'Histoire passée leur donnait raison sur ce point. Le journal était dirigé par un vrai chef, l'abbé Norbert Wallez. Durant ses années, Hergé continuait à dessiner pour "Le Boy-Scout belge", parallèlement à son emploi au journal. En juillet 1926, au moment même où il quitte le journal pour faire son service militaire,  il crée son premier héros, Totor, le chef de patrouille scoute des "Hannetons" !

Cette image extraite de l’œuvre d'Hergé est la propriété exclusive de MOULINSART SA. © Hergé-Moulinsart 2019.

Eh bien je suis fier de mon frère ainé ! Hergé fit paraitre 26 planches des aventures de Totor, entre juillet 1926 et juillet 1929 dans "Le Boy-Scout belge". Il faut dire que le rythme trépident de mes aventures à venir obligea mon père à ranger Totor dans ses archives... Ces aventures seront brièvement poursuivies, sous la plume d'EVANY, un ami d'Hergé, entre février et juillet 1930. Et ce fut terminé.

Regardez cette planche...

Cette image extraite de l’œuvre d'Hergé est la propriété exclusive de MOULINSART SA. © Hergé-Moulinsart 2019.

Ce qui frappe l'attention d'abord, ce sont ces énormes titres, qui sont des références au cinéma américain qu'aimait Hergé («United Rovers présente un grand film comique", "United Rovers présente un extra-superfilm »), sans oublier la signature de mon papa qui, sans-doute n'arrivait plus à mettre ses chaussures ni se coiffer de son chapeau à cette période "Hergé moving pictures". Hergé, avec Totor, n'essayait pas de raconter une histoire suivie, mais de peindre une suite de gags burlesques, comme dans ces films de Buster Keaton ou de Laurel et Hardy. Mais était-ce déjà de la BD ?

« Ce n'était pas encore vraiment de la bande dessinée, mais du texte illustré ou, si l'on préfère, des dessins avec légendes. Mais de temps en temps, tout de même, je risquais un timide point d'interrogation, ou bien quelques étoiles lorsque, par exemple, un personnage recevait un coup de poing. Je devais avoir vu ça dans L'Épatant ou dans Les Belles Images, les illustrés de l'époque... » (Numa Sadoul, "Entretiens avec Hergé")

Mais avec Totor, je pointais déjà le bout rond de mon petit nez : les enchainements se succédaient rapidement avec exploits et catastrophes, sans temps mort. Je me souviendrai toujours de ce jour où, à peine le célèbre gredin rencontre Totor, qu'il se fait rosser et capturer par lui ! J'essayais d'imiter mon frère aîné, quand j'étais au pays des Soviets.   

 

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