Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
les-fiches-de-muller.over-blog.com

Georges et Lilian

Hergé était admirateur de Lilian Harvey. Tintin nous raconte.

Hergé était admirateur de Lilian Harvey. Tintin nous raconte.

Hergé était un admirateur inconditionnel de l'actrice Lilian Helen Muriel Pape dite Lilian Harvey, (1906-1968) une étoile du Cinéma des années 30-40. Elle obtint son premier rôle important en 1925 dans "Leidenshaft". En 1930 c'est le triomphe dans "Le Chemin du Paradis" avec Henri Garat. Dans les années 1930 Lilian Harvey avait influencé la mode féminine. Elle avait surtout fasciné Hergé.

Fin mars 1954 mon père entend parler du retour au théâtre de Lilian Harvey et il s'extasie devant ses collaborateurs : "Oh ! Lilian Harvey !... Le Chemin du Paradis... C'est toute ma jeunesse !" Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un aveugle, comme diraient les Dupondt... On en parle à Bob de Moor, qui a l'idée d'une blague.

Un peu plus tard, Baudouin van den Branden dit à Hergé d'un ton détaché qu'on a téléphoné de la part d'une certaine Lilian Harvey, que celle-ci a un fils qui aimerait que Hergé lui dédicace un de ses "Tintin" dans trois jours... Or, dans trois jours, c'était le 1er avril... Bouleversé par la nouvelle, Hergé demande si Lilian viendra en personne. Réussissant à ne pas éclater de rire, Baudouin lui répond qu'il n'en sait rien...

Le 1er avril 1954 une collaboratrice entre dans le bureau d'Hergé et feint l'indifférence en disant :

"- Georges, il y a là une certaine Madame Harley...

- Harvey non ? Lilian Harvey ?...

- C'est... C'est possible.

- Mon Dieu ! dit Hergé. Comment est elle ?

- Comme ça..." répond la collaboratrice qui sort rapidement, sans-doute pour rire dans le couloir...

Très ému, Hergé invite tous ses amis à rester.

"Ca me fait quelque-chose de la revoir, vous savez..." Il se recoiffe, ré-ajuste sa cravate... On frappe à la porte. Hergé s'avance. Comme l'ancienne étoile était petite, ce que savait mon père, il regarde instinctivement vers le bas. Et dans l'encadrement de la porte apparait une silhouette massive de grenadier impérial, Bob de Moor outrageusement maquillé, affublé du manteau de fourrure de son épouse, coiffé du chapeau cloche de sa belle-mère... Hergé s'efface, toujours regardant vers le bas. Puis son regard remonte jusqu'au visage... Il aperçoit les lunettes d'écaille, les moustaches...

"Booob !" hurle-t-il.

Son collaborateur et ami lui dit "Si tu savais qu'on était le 1er avril, tu te serais méfié." Hergé lui répond une réponse qu'aurait pu faire ce cher capitaine Haddock :

"Comment veux-tu que je sache qu'on est le 1er avril ?"

Superbe, non ?

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article